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Pas de balade en Charente sans évoquer
la cagouille, ce petit escargot gris
emblématique de la région et de ses habitants.
Si populaire ici que les Charentais lui doivent même le sobriquet
de "cagouillards ", en raison d'un tempérament
langoureux... pour ne pas dire d'une lenteur légendaire !
Le ramassage des cagouilles après la pluie ou l'orage est
ici un sport national: à vos bottes , cirés et piles
électriques (la cagouille préfère la nuit ou
le petit matin). On les trouve dans les jardins, les fourrés,
les bords de route. Mieux vaut en revanche éviter les vignes
et les cultures en raison des produits de traitement qui sont souvent
pulvérisés.
Après les avoir ramasser, pour les cuisiner, on
met les cagouilles à jeûner quelques jours (au moins
une semaine) dans une caisse ou une
boîte aérée munie d'un couvercle bien
calé (poser une pierre dessus) : ne négligez pas la
force des cagouilles en groupe, elles soulèvent facilement
le toit de leur prison pour se faire la belle !
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Les recettes pour accommoder les cagouilles
ne manquent pas, on en trouve plein les livres de cuisine. Toutefois,
la VRAIE recette charentaise est sans doute la plus simple et la
plus épurée pour les amateurs avertis : pas de sauce
ni de fioritures qui risqueraient de masquer ce goût si précieux
et si fin.
- étape 1 : faire un feu de bois (de préférence
avec des sarments ou/et des ceps de vigne). Pendant que les braises
se constituent, nettoyer GROSSIÈREMENT les cagouilles (pas
de lavage à grandes eaux ni de vinaigre, le jeûne devrait
être suffisant).
- étape 2 : on dispose une grille (type plaque trouée)
sur le feu et on y place les cagouilles la face vers le ciel. Cette
opération consiste à tuer l'animal tout en lui faisant
dégurgiter par la bave les dernières impuretés.
- étape 3 : Une fois cette opération effectuée,
on introduit dans chaque cagouille une noisette de beurre frais
ou mieux, de graisse d'oie, agrémentée d'une pincée
de fleur de sel (de l'Ile de Ré par exemple).
- étape 4 : continuer la grillage quelques instants, le
temps que la matière grasse fonde.
Ne reste plus qu'à extirper le gastéropode de sa
coquille et à déguster... en suçant la coquille
parfumée au feu de bois.
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Pour découvrir la cuisine traditionnelle charentaise en
"patois dans le texte", deux grands noms dont on trouve
quelques recettes authentiques dans divers livres de recettes
régionaux :
- Odette Comandon,
dite "la Jhavasse charantaise", de l'Académie
de Saintonge, Chevalier de la Légion d'Honneur, Grand Brûleur
des Alambics Charentais,
- "Goulebenéze",
ancien maréchau des Loghis, "Chef Popotier au 6ème
Chasseurs à ch'vau".
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La
plus noble et la plus célèbre des spécialités
charentaises, c'est évidemment le cognac et le pineau,
produits du vignoble.
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